Avant la
pêche au thon .. la pêche à la sardine sur Groix
La presse
à sardines de Port-Melin, témoignage rare de la première industrie de
l’île Ce tableau est une huile
sur bois de 1891, attribuable au peintre Emile
Noirot ( 1853-1924), dont il existe une
autre version dans une collection privée. Il s’agit de la meilleure représentation que nous
ayons de l’une des anciennes presses de Groix, dont très peu
d’iconographie subsiste, mais qui ont été jusqu’à 7 à saler et presser les
sardines ( alors abondantes dans les parages) amenées par de petites
chaloupes creuses sur l’ île: deux presses à Port Tudy, semble-t-il les
plus anciennes ( sur l’emplacement desquelles a été construite par la
suite la conserverie devenue musée), deux à Port-Mélite, une à Port-Lay,
une à Port-Melin, et la dernière construite à Locmaria. Histoire de la presse
de Port-Melin D’après Pierre
Tromeleue, auteur en 1992 d’un beau DEA
intitulé « L’île de Groix de la presse à
la conserverie, de la sardine au thon », celle
de Port-Melin a été bâtie pour Frédéric Hervel, notaire à Quimperlé, en
1824-25, sur un terrain acquis par son père, Toussaint Hervel, négociant
de Port-Louis. Toussaint Hervel possédait également une presse à Larmor,
une autre à Etel, et d’autres qu’il faisait exploiter en location, deux à
Gâvres, une à Port-Louis près de la porte du Lohic, ainsi que les deux de
Port-Mélite, ces dernières étant louées à des négociants de Port-Louis. Il
avait aussi plusieurs chasse-marées, et même une goélette, la Cécile,
armée pour la pêche sur les Bancs de Terre-Neuve, conjointement avec Louis
François Galabert, négociant de Lorient, qui possédait l’une des presses
de La presse de Port-Melin est rachetée en même temps
que les deux presses de Port Mélite ( succession de Toussaint Hervel
décédé en 1835) en septembre 1838 par Guillaume-Marie Romieux, « presseur
de sardines » à Larmor après y avoir été « tonnelier », qui a déjà racheté
les deux presses de Port Tudy, mais qui décède en décembre 1838. Ses
héritiers se répartissent sa succession ainsi que celle de son épouse lors
d’un tirage au sort en 1850, et Guillaume Romieux, presseur à Larmor,
reçoit finalement la presse de Port-Melin en partage tandis qu’Adolphe
reçoit celle de Larmor, et Jean-Pierre Romieux reçoit la grande presse de
Port-Tudy composée des deux anciennes presses qui étaient situées de part
et d’autre du ruisseau. C’est une époque où Pierre Tromeleue souligne que
les presses à sardines deviennent de véritables pôles commerciaux basés
sur l’armement, le cabotage de la sardine, la vente de la rogue et le
commerce du vin. Mais par la suite, contrairement à ceux des ports
de l‘île où des infrastructures portuaires furent construites, qui
permirent de remplacer les presses par des conserveries ( à Port Tudy et
Port-Lay), on ne vit pas un tel phénomène à Port-Melin où la presse, qui
avait certes connu quelques agrandissements dans les années 1860, était
déjà abandonnée au moment où le tableau fut peint en 1891 : en l’absence
de port, les chaloupes pontées qui marquèrent l’essor de l’armement
groisillon à partir du milieu du XIXème siècle ne pouvaient pas y aborder,
et la presse fut fermée à la suite de la mort de Jean-Pierre Romieux en
janvier 1871 ... Ci-joint un document à l’honneur de
la sardine ce petit poisson discret mais très apprécié !! (Diaporama PowerPoint utiliser la roulette de la souris pour faire défiler les diapos)
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Mise à Jour 24/07/21 11:57